Mais quelle drôle d’idée d’enregistrer des bruits … ! Pourquoi faisons nous cela ? Parce que notre unité expérimentale participe à un projet de recherche nommé PARUS (Paysages Acoustiques Ruraux et changements d’Usages des Sols ; responsable : Luc Barbaro - UMR Dynafor à Toulouse) qui  vise à caractériser une dimension méconnue des milieux agricoles : leur diversité acoustique. En d’autres termes, ce projet cherche à mieux connaître la diversité des sons qui sont produits dans ces milieux et à les analyser dans un contexte de changements de pratiques agricoles et d’usages des sols. Il compare ainsi notre ferme (engagée dans une dynamique de transition bio-agro-écologique) à un autre site dans les Coteaux de Gascogne où la tendance est davantage à une intensification des pratiques agricoles.

Des enregistreurs sonores ont été posés à 12 endroits de la ferme et ont enregistré les sons d’origine humaine (passage d’un tracteur, bruits de la circulation automobile, etc.) et non humaine (chant des oiseaux, bruit de la pluie ou du vent, coassement des grenouilles, etc.) pendant 4 jours consécutifs. Ces sons seront ainsi mis en relation avec les suivis annuels de biodiversité qui sont réalisés sur notre ferme (notamment les points d’écoute des oiseaux) ainsi que les pratiques agricoles que nous relevons.

Après des travaux cherchant à caractériser les paysages visuels ou les paysages olfactifs, l’essor de l’écoacoustique permet maintenant le développement d’études sur les paysages sonores des milieux agricoles.

Auteure : Daphné Durant