Voici le mois de juin. Les suivis des limicoles nicheurs touchent à leur fin et le constat est sans appel : les chants des Vanneaux huppés qui paradent, leurs cris d’alarme à l’approche d’un prédateur, leurs acrobaties aériennes, tous ces signes de la nidification de ce bel oiseau noir et blanc sur notre ferme ont encore été rares ce printemps… Pour faire référence au célèbre ouvrage de Rachel Carson, ce fut encore un printemps bien silencieux !

En France, l'effectif nicheur du Vanneau huppé dépasse à peine 15 000 couples et est en déclin continu depuis plusieurs décennies. Nos suivis (2009-2023) confirment cette tendance car depuis 5 ans, aucun couple n’a niché sur la ferme, alors que nous en avions avant ! Et ça, malgré nos efforts pour créer les conditions propices à leur nidification : le pâturage extensif des prairies de marais par nos vaches Maraîchines, le maintien de l’eau dans les baisses pour assurer la ressource alimentaire (petits invertébrés), des bandes enherbées où les poussins peuvent se réfugier, la création d’une grande mare dans une prairie, etc.

Petite consolation … : à un tout autre moment de l’année, la ferme joue son rôle de halte migratoire et des petites troupes de Vanneaux hivernants fréquentent nos prairies naturelles inondées ou nos parcelles cultivées.